Le 16 avril 2013 le plaisir de présenter les résultats de la 3ème édition de l’Observatoire des Directions Juridiques (ODJ) avec un superbe panel composé de Virginie Lefebvvre Avocate Associée d'Ernst & Young ociété d'Avocats, Hervé Delanoy Directeur juridique du Groupe Rallye et Président de l'AFJE, Erwan Tomasi Directeur Juridique Europe du géant des services indiens Wipro et le footbalistique Christophe Roquilly Directeur de Legal Edhec. L'occasion de commenter les résultats de cet observatoirelancé en 2006 pour répondre à un besoin de benchmark exprimé par les directeurs et responsables juridiques.
Retrouvez la galerie photo de Christophe Rabinovici et les principaux éléments factuels ci-dessous.
Cette étude a vocation à accompagner l’évolution des directions juridiques et à encourager la réflexion des instances dirigeantes sur la place du droit dans l’entreprise. L’édition 2013 se repose sur un panel de 204 entreprises, les Directeurs juridiques représentant 50% des répondants. Il est à noter que 38% des répondants sont membres du comité de direction. Enfin, près d’une entreprise sur deux réalise un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros et 40% un chiffre d’affaires de moins de 500 millions d’euros.
Photographie des
directions juridiques en 2013
Le rattachement de la direction juridique
en question
La question de l’existence même
de la direction juridique et de son rattachement a toujours animé les débats
autour de la légitimité de cette fonction. Sur le panel d’étude de cette 3ème
édition, 48% des directions juridiques étudiées sont rattachées à la Direction
générale. Pour 99% des répondants se rattachement est satisfaisant. Ce sentiment
n’est pas partagé par les des directions juridiques rattachées à une direction
financière (27% des répondants). Seuls un tiers des répondants sont satisfaits
de ce positionnement.
Pour près d’un tiers des
répondants, les directions juridiques comptent en moyenne 3 à 5
collaborateurs. En revanche, 54,5% des entreprises
interrogées travaillent aujourd’hui sans représentation de leur direction
juridique hors de France. D’une manière
générale les effectifs à l’international sont constants voire en baisse
marquant ainsi une certaine difficulté à développer une implantation à
l’étranger. Dans ce cadre, l’ODJ montre une centralisation croissante de la
responsabilité juridique dans l’entreprise – 60% des directions affirmant couvrir l’ensemble
de leur groupe.
Qu’en est-il des embauches ?
Concernant les embauches, les
répondants ont annoncé en moyenne 2 recrutements effectifs de juristes, contre
3 en 2008. Cette contraction des embauches a notamment contraint les équipes à
augmenter leur volume de travail hebdomadaire. Parallèlement, les budgets des
directions juridiques ont également marqué le pas, traduisant notamment un
moindre recours aux conseils externes.
Le marché présente néanmoins une
certaine maturité par rapport au recours à l’externalisation. Ainsi 22% des
répondants y ont recours pour réduire leurs coûts, 70% pour rupture de
compétences et 44% pour répondre à un pic d’activité.
En termes d’organisation, 77% des
directions juridiques ont mis en place une structure centralisée, conservant un
nombre globalement stable de domaines traités. En termes de budget, 50% des
répondants consacrent moins d’1 million d’euros (salaires et charges externes
inclus) à leur département juridique.
Evaluation de la
performance juridique
Il apparait que seuls 25% des
répondants ont mis en place des tableaux de bord périodiques, en stagnation par
rapport à 2006 (26%). La majeure partie des directions juridiques interrogées
ne dispose pas du temps nécessaire à la mise en place de ces outils.
Concernant les indicateurs en
tant que tels, 25% des entreprises interrogées utilisent les données déjà
disponibles au sein de l’entreprise. Seuls 6% des directions juridiques ont
déployé une méthodologie propre.
66% des entreprises interrogées
expliquent que la direction générale n’attend pas d’indicateurs de performance
de la part des directions Juridiques. Parallèlement, 45% des répondants précisent
que ces indicateurs leur permettent de répondre aux questions de la direction
générale. Seuls 21,5% des répondants utilisent ces indicateurs pour améliorer
leur performance.
Pour 63,5% des fonctions
juridiques interrogées, leur performance se mesure à l’aune de la satisfaction
du Comité Exécutif. Seuls 23% des répondants procèdent à une enquête de
satisfaction périodique.
Construire des
indicateurs de performance
4 grandes catégories ont été
retenues pour définir des leviers d’une performance accrue : l’efficience,
la qualité de la relation client interne, la contribution aux métiers et le
suivi des personnels de la direction juridique.
Dans le cadre de l’indicateur
« Efficience », 52% des
répondants considèrent que le coût des prestataires, le nombre de consultations
internes réalisées et le nombre de contrats gérés constituent 3 éléments de
suivi nécessaires à la bonne construction d’un tableau de bord
« idéal ».
L’indicateur « qualité de la
relation client interne » s’évalue principalement par la mesure de la
satisfaction (pour 78% des répondants), l’accessibilité (55%) et le respect des
délais (52%). Il est à noter dans ce cadre que l’adéquation du délai de
traitement à l’urgence du dossier constitue un indicateur pertinent pour
seulement 40% des répondants.
L’indicateur « Contribution
de la fonction juridique aux métiers » correspond, pour 69% des répondants,
à la protection de la responsabilité de l’entreprise, pour 64,5% à la diffusion
des bonnes pratiques et du partage du savoir et enfin pour 46,5% à la formation
des opérationnels. Il est à noter que les actions innovantes comme les
« hotlines » d’assistance ne touchent que 2% de l’échantillon.
Enfin pour l’indicateur
« suivi des personnels », le taux d’engagement des équipes est jugé
comme l’indicateur clé, avec 59% des réponses, suivi du critère d’évolution des
collaborateurs (pour 43,5% des répondants) et de la formation des équipes (42%
des répondants).
Les outils de référence ont
évolué par rapport à notre dernière enquête en 2008. Ainsi les outils de
gestion des mandats sociaux ont perdu 10 points, les chartes éthiques perdent également
5 point au profit du développement d’une
cartographie des risques (pour 36% des répondants).
Quelle performance pour
les directions juridique de demain ?
La gestion de l’anticipation des
risques ainsi que le renforcement du contrôle interne et la compliance se
révèlent être les deux axe majeurs de développement des directions juridiques.
Les axes de
développement sont donc nombreux et doivent être traités au regard de
l’environnement et de la culture de l’entreprise en la matière pour permettre
la mise en place des outils les plus pertinents.La transformation de la
direction juridique est un enjeu important notamment en termes de
compétitivité. Au regard des résultats de cet Observatoire, qui démontre
finalement une certaine stagnation dans l’évolution des indicateurs, il est
primordial pour les directions juridiques de développer les outils qui leur
permettront à terme de faire face à la transformation du processus juridique et
développer leur capacité à l’international.
Ainsi le renforcement du rôle des juristes dans le cadre d’une accentuation
très nette de la pression réglementaire reste un élément majeur. Il reste
pourtant traité de manière inégale dans les groupes français.
Méthodologie
Comme pour les précédentes éditions de l’Observatoire des Directions Juridiques,
la présente étude est basée sur les résultats d’une enquête réalisée auprès de
directeurs juridiques, responsables juridiques et secrétaires généraux en activité.
Ils ont été interrogés entre le 20 septembre 2012 et le 11 janvier 2013 par
voie électronique, et à l’issue de l’enquête ont été recueillis 204
questionnaires exploitables.
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