A la découverte de l'Ethiopie

Ambassadeur JC Belliard

Rendez vous dans les salons du Quai d'Orsay pour le petit déjeuner du Club des Ambassadeur qui accueillait jeudi dernier l'ambassadeur de France en Ethiopie et l'occasion pour un certain nombre d'entre nous de revisiter l'image "ONG" que nous pouvons avoir de ce pays de 88 millions d'habitants, l'un des plus peuplés d'Afrique avec un potentiel de développement pour 2050 qui en ferait la 6ième population du monde.
En effet cet État en croissance à 2 chiffres depuis 2005 est dirigé par un homme politique qui semble unique dans son genre fasciné par l'Asie et  par les BRICS, et prônant une économie administrée dont plu de 50% du PIB est réalisé par le secteur public qui couvre aussi 65% de l'investissement contre une moyenne de 15% dans les états africains.

Le Président Meles est en effet l'un des théoriciens reconnus du développement qui représente l'Afrique au G20 et au G8 souligne l'insuffisance du commerce inter africain qui ne représente que 2% des échanges sur ce continent, envoie ses ministres se former, entreprends une politique ambitieuse d'équipement hydraulique qui amène le pays à exporter de l'électricité vers Djibouti, avec la volonté dans les 20 ans d'équiper le pays avec une capacité de 50 000 mega-watts. Au passage un coup de chapeau à l'entreprise Vernier spécialiste de l'éolien qui a su s'implanter avec patience dans ce pays !


Président Zenawi Meles

Ce pays possède aussi un taux de scolarisation des filles de près de 100% dans le primaire et a déployé 28 universités permettant de couvrir la vaste géographie du pays en attirant des professeurs Indiens, Pakistanais, Bengalis proposant ainsi un développement bien au delà de la capitale contrairement au choix fait par le Soudan son voisin.

Certes l'image ne doit pas être idyllique puisque le système bancaire est peu développé, la méfiance vis à vis du secteur privé peut limiter le développement, le foncier appartient à l'état et la zone géographique est politiquement difficile avec un Soudan aussi riche de pétrole que l'Ethiopie est riche d'eau, et un accès à la mer par les ports Somaliens essentiel.

Mais ces difficultés potentielles n'ont pas empêché 200 000 chinois d'être présents en Ethiopie